Le programme international Hayabusa 2, prévu pour durer 6 ans, doit ramener sur Terre des fragments de l’astéroïde primitif carboné Ryugu situé à 300 millions de km de la Terre:
– décollage le 4 décembre 2014 de la fusée japonaise H2 avec la sonde Hayabusa 2,
– largage le 3 octobre 2018 de l’atterrisseur allemand-français MASCOT sur l’astéroïde Ryugu,
– prélèvement le 4 octobre d’échantillons sur Ryugu aux fins d’analyse in situ.
– atterrissage très bref de la sonde Hayabusa sur Ryugu le 21 février 2019, le temps de collecter des échantillons par impact.
– retour sur Terre fin 2020 des échantillons récupérés par Hayabusa 2.
Mascot sur Ryugu « au pays des merveilles »
Après la remarquable réussite de l’atterrisseur Philae sur la comète Tchouri en 2014, il a fallu tout le savoir faire du CNES (Centre National d’Etudes Spatiales) sous la houlette de DLR, l’agence spatiale allemande pour concevoir, réaliser et mettre en œuvre un mini-robot de 10 kg, « Mascot » (Mobile Asteroid Surface Scout), équipé de plusieurs instruments d’analyse d’échantillons.
Après un voyage de 4 années à bord de la sonde japonaise « Hayabusa2 », Mascot s’est posé avec succès sur l’astéroide Ryugu le 3 Octobre 2018.
Ruygu, « caillou » à 300 millions km
Ryugu, découvert le 10 mai 1999, est un astéroïde géocroiseur de type C (riche en Carbone) d’une taille d’environ un kilomètre, de forme irrégulière, qui tourne autour du Soleil sur une orbite elliptique, entre 0,96 UA au plus près, et 1,41 UA au plus loin (1 UA =150 M km).
A la recherche des origines de la vie
Selon le CNES, les objets de petite taille comme l’astéroide Ryugu n’ont pas subi de transformation majeure depuis leur formation contrairement aux corps plus massifs comme le soleil ou les planètes.
« En analysant sa composition minéralogique, nous aurons une idée plus précise de celle du Système solaire lors de sa formation et ainsi se rapprocher des matériaux originaux lors de l’apparition de la vie sur Terre » précise à l’AFP Aurélie Moussi, chef projet Mascot au CNES.
Aventure à rebondissements
Largué de Hayabusa 2 et après 6 minutes de chute libre, Mascot a rebondi 8 fois sur Ryugu, à la suite du premier impact, avant de s’immobiliser. Mascot s’est retrouvé dans une position ne permettant pas de faire des mesures. Une manoeuvre de correction commandée depuis le centre opérationnel DLR à Cologne_les signaux mettant 18 mn de la Terre à Ryugu_l’a redressé.
Mascot a pu alors commencer ses 17 heures d’exploration grâce à sa batterie conçue par le CNES et à ses 4 équipements scientifiques, notamment un microscope infrarouge hyperspectral (instrument MicrOmega) qui lui a permis d’analyser la composition du sol de Ryugu.
Les analyses des images et des données reçues sont en cours. On constate déjà des blocs accidentés, avec des rochers et une absence de poussière fine. Le site d’atterrissage sur Ryugu a été baptisé par les membres de la mission «Alice au pays des merveilles »
Un véritable exploit de JAXA (agence spatiale japonaise)
Mascot, durant son autonomie de 17 h a joué le rôle d’éclaireur (scout), en analysant sur place la composition du sol de l’astéroïde.
La suite du programme prévoyait un prélèvement d’échantillons sur Ryugu par la sonde Hayabusa 2, ce qui a été réalisé avec succès le 21 Février 2019. La sonde s’est posée quelques instants sur Ryugu et a prélevé par impact des échantillons en tirant un projectile sur la surface.
La sonde Hayabusa doit revenir sur Terre en 2020 avec son précieux chargement, qu’attendent avec impatience les scientifiques du monde entier pour espérer des informations fondamentales sur la formation du Système Solaire.
article édité et mis en forme par Michel VIDAL