Oculaire de Vision Nocturne Intensifiée
Oculaire de Vision Nocturne Intensifiée

Oculaire de Vision Nocturne Intensifiée

Jalle Astronomie a reçu la Société Night Vision à son Observatoire de Martignas !!

Le  7 mars 2022, l’équipe de l’observatoire a reçu Mr Jonathan KOBS, fondateur de la Société Night Vision. Celle-ci propose 2 produits phares dans la gamme des oculaires OVNI (Crédits photos Night Vision) :

  • L’OVNI-M pour le monoculaire
  • L’OVNI-B pour la tête Binoculaire

Ces Oculaires de Vision Nocturne Intensifiée permettent d’étendre le domaine d’observation entre 400 et 1000 nm contre  400 à 600 nm  en observation traditionnelle.

Ils apportent un gain de 4 magnitudes en visuel (Annoncé sur le site Night Vision), sachant qu’un gain d’une magnitude correspond à un gain de 2.5 en luminosité, le gain sera alors de 39, ou encore, équivalent à la luminosité qu’aurait l’objet au travers d’un télescope de 4 m de diamètre, par rapport à notre télescope de 0.64 m.

Ils s’utilisent de 3 façons différentes (Crédit photos Night Vision) :

  • tenu à la main (comme des jumelles)
  • au foyer, en les insérant directement dans le porte-oculaire d’un télescope
  • en afocal, en les utilisant sur un oculaire traditionnel.

En premier lieu, Jonathan B. nous a longuement présenté le concept de ces deux oculaires, ainsi que leur prise en main. Le monoculaire intègre une lentille de 26mm, tandis que la tête binoculaire intègre 2 lentilles de 27mm.

Des réglages très intuitifs et forts intéressants sont possibles sur chacune des 2 versions :

  • le réglage dioptrique permettant une adaptation à chaque observateur
  • le réglage du gain permet de réduire ou d’augmente l’intensité.
  • le réglage des bonnettes souples s’adapte à la morphologie de chaque personne.

1) Description et fonctionnement :

Description générale d’un tube Intensificateur de Lumière (IL) :

Principaux paramètres :

  • Nature et Sensibilité Photocathode
  • Résolution (nombre de canaux, diamètre des canaux)
  • Gain

Principe de fonctionnement :

Une image optique (visible et proche infra-rouge) est formée par le système optique (télescope, lunette) sur la photocathode.

Chaque photon incident génère (au rendement quantique près) un électron lors de l’impact sur la photocathode,

L’électron est accéléré par la différence de potentiel générée par l’alimentation entre la photocathode et l’écran. Il pénètre dans un des canaux de la MCP. Chaque canal joue le rôle d’un amplificateur d’électrons, avec un gain fonction de la tension appliquée. Les milliers d’électrons résultants viennent à leur tour frapper l’écran, qui va convertir chaque électron en photon, avec une couleur (ou répartition spectrale) dépendant du phosphore utilisé.

Cette nouvelle image optique est ensuite reprise par un oculaire

En synthèse, un schéma fonctionnel en trois parties :

  • Transformation d’une image optique en image électronique
  • Amplification de l’image électronique par la galette de micro-canaux
  • Transformation de l’image électronique en une nouvelle image optique, intensifiée, dans le domaine visible, et donc accessible à l’œil de l’observateur.

Le rendement de la photocathode dépend de la longueur d’onde du rayonnement incident. Typiquement les photocathodes utilisées (AsGa : arséniure de gallium) pour les IL sont sensibles entre 450 et 950 nm, avec une sensibilité notable entre 600 et 900nm (rouge et proche IR). Le rendement quantique peut atteindre 85%.

 

2) Les diverses configuration du matériel :

Présentation des bagues prévues, (soit dans le package, soit en option) pour la réalisation des montages souhaités.

 

Montage utilisé habituellement par notre invité avec une roue à filtre permettant d’utiliser :

  • un filtre DarkSky pour renforcer le ciel noir,
  • 2 filtres sélectifs à bande étroite permettant l’augmentation du contraste des objets,
  • 1 filtre anti-pollution.

Montage afocal sur oculaire standard :

  • permet l’augmentation ou la diminution du grossissement et du champ d’observation.

Montage sur objectif :

  • permet l’observation directe du ciel à très faible grossissement et à très grand champ.

3) Le moment tant attendu, l’observation :

Disons-le de suite, la soirée n’a malheureusement pas été bonne en terme de conditions météorologiques, les nuages devenus de plus en plus présents au fil de  la soirée, nous ont même obligé à stopper nos observations à plusieurs reprises.

Première vision avec oculaires tenue à la main : la bonne surprise

Notre première observation s’est portée sur la région d’Orion.

    • Les différents réglages sont facilement accessibles et très intuitifs.
    • La molette du gain permet de faire ressortir plus ou moins de détail et chacun peut régler l’intensité à sa propre convenance.
    • M42 la grande nébuleuse d’Orion devient facilement visible, même avec un faible grossissement.

La bonne surprise sur ces premières images, est l’absence de teinte disgracieuse verte ou bleue que l’on peut voir sur la plus part des appareils du commerce.

Ceci est dû à l’emploi d’un tube intensificateur à phosphore blanc, beaucoup plus neutre et naturel.

Seconde vision, montage afocal avec roue à filtre et oculaire de 55mm : M42, la claque !!

Après l’installation du montage Binoculaire  sur notre télescope de 640 mm et les réglages effectués par Jonathan, le premier objet visé fût la grande nébuleuse d’Orion.

L’OVNI rempli alors pleinement sa fonction : les extensions de la nébuleuse sont bien visibles, on se rapproche de la vision photographique de l’objet surtout avec l’utilisation des différents filtres.

Ce premier objet nous laissait présager une soirée prometteuse et nous nous sommes dirigés vers IC434, la nébuleuse de la tête de cheval, d’habitude invisible à l’œil nu !!

Malheureusement la météo en a décidé autrement : La brume et les nuages sont arrivés, ce qui a fortement dégradé notre soirée.

Mais malgré tout, la tête de cheval était visible sous un fond de ciel peu contrasté, à cause des premiers nuages et de la présence de la lune montante. Nous n’avons pas pu nous attarder trop longtemps sur cet objet, nuage oblige….

Nous avons alors essayé de viser entre les nuages pour voir différents type d’objets. Nous avons alors pu observer :

    • la galaxie M51,
    • M1 la nébuleuse du Crabe,
    • NGC 2261 la nébuleused’hubble
    • ainsi que M35.

Conclusion :

Ces deux  oculaires apportent un plus indéniable à l’observation.

Ils permettent notamment :

    • D’élargir le nombre d’objets accessibles à l’observation visuelle.
    • D’augmenter la luminosité de manière significative sur les objets accessibles habituellement.
    • L’utilisateur pourra régler l’intensité lumineuse de ses images selon ses propres besoins et de manière très intuitive grâce à une prise en main assez simplifiée et efficace.
    • A Noter également  le nombre de bagues disponibles assez variées permettant tous types de montage sur la quasi-totalité  des instruments astronomiques actuels ainsi, que sur les divers équipements existants (oculaires, Camera, roue à filtres, renvoi coudé, APN, Smartphones….).
    • De nouvelles bagues sont déjà en développement pour encore enrichir la gamme et les possibilités.

Notre plus grand regret sur cette soirée est de ne pas avoir eu un ciel véritablement propice à l’observation, ce qui ne nous a pas permis d’exploiter pleinement le matériel présenté.

On note toutefois un réel plus avec l’utilisation de filtre à bande passante étroite pour les objets très émissifs aux longueurs d’onde concernées (raie Ha de l’hydrogène par exemple).

Remerciements :

Nous tenons à remercier Jonathan K. pour le temps qu’il nous a accordé, ainsi que toutes les explications qu’il nous a apportées durant la Séance.

Nous avons rencontré un passionné d’astronomie, qui  a su mettre sa curiosité et son ingéniosité à la disposition des astronomes amateurs. Ses nouveaux oculaires permettent à l’astronome amateur de voir encore plus loin et apporte un nouveau regard sur les  objets du ciel.

Pour toute autre information sur le matériel, deux sites sont disponibles :

Site internet : www.ovni-nightvision.com

Site Facebook : OVNI Night Vision

Rédacteurs : Frédéric MAILLARD, Philippe CONI et Jean-Luc BARDON – Mise en page : Didier GUILBERT